Recherche : la fumée de cigarette n'affecte pas tout le monde de la même façon
Le CUSM dirige une étude internationale publiée dans The New England Journal of Medicine
La BPCO induite par la fumée de cigarette, ou
broncho-pneumopathie chronique obstructive, provoque de graves
difficultés respiratoires. Selon l'OMS (Organisation Mondiale de la
Santé) il s'agit de la quatrième principale cause de mortalité au
monde. Pourtant, les mécanismes expliquant pour certains fumeurs
développent la maladie alors que d'autres ne sont pas touchés sont
encore mal connus.
Le Dr Manuel Cosio, du Centre universitaire de Santé 91Ë¿¹ÏÊÓƵ, en
collaboration avec des chercheurs espagnols et italiens, rapporte
dans le New England Journal of Medicine qu'un mécanisme auto-immun
dépendant d'une prédisposition génétique à la BPCO pourrait
expliquer que la maladie progresse différemment chez certains
fumeurs. La BPCO est liée à l'histoire familiale et les parents
proches de patients souffrants de BPCO ont une probabilité beaucoup
plus élevée de développer la maladie. Ce lien est caractéristique
des maladies auto-immunes.
Bien que le tabagisme figure parmi les principaux facteurs de
risque de BPCO dans le monde occidental, les carburants de cuisson
et de chauffage extrêmement polluants utilisés à domicile
représentent un facteur de risques important dans les pays en
développement. " La fumée peut jouer un rôle important dans les
maladies auto-immune telles que la BPCO, ou d'autres maladies
telles que l'arthrite rhumatoïde, parce qu'elle accentue les
prédispositions génétiques à la maladie, " avertit le Dr
Cosio.
Contrairement à ce que pensaient jusque-là les scientifiques, la
BPCO n'évolue pas de la même façon chez tous les fumeurs. Les
auteurs de cette étude décrivent trois étapes dans la progression
potentielle de la maladie chez les fumeurs : " Tous les patients
n'évoluent pas du premier stade, au deuxième puis au troisième, "
explique le Dr Cosio. " Selon leur équilibre personnel entre la
réponse immunitaire et le contrôle immunitaire, certaines personnes
s'arrêteront au stade un, d'autres au stade deux et certains
progresseront jusqu'au stade trois, c'est-à -dire l'auto-immunité et
la destruction des poumons".
" Nous espérons que les chercheurs verront désormais la maladie
sous une toute autre perspective, " souligne le Dr Cosio. " Nous
espérons que notre étude ouvrira la voie à des recherches
différentes sur la BPCO, dans lesquelles les scientifiques en
apprendront davantage sur les processus immunologiques et de la
façon dont ces derniers pourraient être contrôlés et modulés pour
finalement offrir le traitement adapté ".
Le Dr Manuel Cosio est Professeur en médecine respiratoire au
Centre universitaire de santé 91Ë¿¹ÏÊÓƵ (CUSM) et chercheur " Santé
respiratoire " aux laboratoires Meakins Christie de l'Institut de
recherche du CUSM.
Financement
Cette étude a été soutenue par la Lloyd-Carr Harris Foundation, le
ministère italien des universités et de la recherche et le CIBERES
(Centro de investigación biomédica en red sobre enfermedades
respiratorias.
Partenaires
Cet article a été écrit par Dr Manuel G. Cosio du Centre
universitaire de santé 91Ë¿¹ÏÊÓƵ (Canada), Dr Marina Saetta de
l'université de Padua (Italie) et Dr Alvar Agusti de l'hôpital
universitaire Son Dureta (Espagne).
L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé
91Ë¿¹ÏÊÓƵ (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation
mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de
santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de
recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la
Faculté de médecine de l'Université 91Ë¿¹ÏÊÓƵ. L'Institut compte plus
de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et
postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés Ã
un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et
clinique. L'Institut de recherche est à l'avant-garde des
connaissances, de l'innovation et de la technologie. La recherche
de l'Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du
CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des
connaissances scientifiques les plus avancées.
L'Institut de recherche du CUSM est soutenu en partie par le Fonds
de la recherche en santé du Québec.
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